Claude de Bresche était un membre de l’illustre famille de La Trémouille, sortie du Poitou. Gui de la Trémouille déploya sa bannière en la 1ere croisade en 1296. Imbert suivit St Louis en Egypte en 1248 Gui grand pannetier de France laissa 3 enfants en 1352 : Gui, fondateur de la Chartreuse de Lugny et époux de Marie de Sully en 1365. Le duc Philippe le Hardi en fit un des plus grands seigneur de France, il en était et mérita le surnom de « Vaillant ». Il reçut de Son maître Bierre- les- Semur, Grignon, Montigny Montfort et il acquit Courcelles (les Semur) et d’autres terres en Bourgogne. Le roi Charles VI remit entre ses mains l’Oriflamme de « St Denis » à la bataille de Rosebec. Ayant pris part avec ses frères à la malheureuse expédition de Hongrie, il mourut à Rhodes, d’où le duc le fit ramener et voulut qu’il fût enterré à ses pieds aux Chartreux à Dijon Son frère Guillaume, écuyer et chambellan du duc, était le chef de la branche de Joigny. Il se signala d’une manière particulière à la bataille de Rosbec où il fut armé chevalier en 1382. Il épousa Marie de Mello dame d’Epoisses, d’Uchon et Bourbon Lancy. Laissant plusieurs enfants qui se partagèrent ses biens. . L’un de ses fils, Guy, comte de Joigny, baron de Bourbon Lancy, seigneur d’Antigny, Uchon, parait avoir hérité du château de Grignon car il le donna à Jeanne, sa fille, qu’il eut de son mariage avec Marguerite de Noyers et Pierre qui acheta Bourbilly en 1403. Les fils de Guy de la Trémouille sont : - Jean qui eut Courcelles (les Semur) - Georges, le constructeur du château de Dracy-St Loup. Un descendant de Guy, Louis de la Trémouille, gagna à 26 ans la bataille de St Aubin de Cormier et fit prisonnier le Duc d’Orléans devenu le roi Louis XII en 1488. Premier chambellan de Charles VIII, il contribua au gain de la bataille de Fournoue en 1495 et fut nommé gouverneur de Bourgogne en 1502. Ce vaillant capitaine, honoré du beau nom de « Chevalier sans reproche », soutint le siège de Dijon contre les Suisses en 1513 et les engagea à se retirer par un traité qui sauva la France. Il périt glorieusement sous les yeux de son roi à la bataille de Pavie en 1525 où François 1er fut fait prisonnier. Il n’avait que 65 ans. Il était l’époux de Claudine Gouffier -« Sage La Trémouille s’écria la reine mère, en apprenant sa mort et la captivité de son fils, que n’en a-t-il cru votre expérience, il serait libre et vous seriez encore vivant ». Louis de la Trémouille eut un frère naturel du nom de Jean, légitimé par lettres de Charles VIII de 1485. Ce frère eut en dot la terre de Bresche et de Sully en partie avec deux milles écus d’or pour son mariage avec une fille d’honneur de la Duchesse d’Orléans, nommée Charlotte d’Autry. Ce mariage lui donna de nombreux enfants : André l’ainé, archidiacre de Tours céda son droit à Louis son frère qui fut père de Claude, seigneur de Ménétreux. René, abbé de St Bénigne, de St Etienne de Dijon et de Flavigny qui s’employa au traité de neutralité des deux Bourgogne. Ambroise, abbé de la Bussière. Marie, épouse du seigneur de Ruffey. En entrant dans la famille de Crécy, Claude de la Trémouille Bresche écartela ses armes pour y placer celles de sa femme Andriette. L’écusson ci-dessous a été relevé sur une plaque de cheminée du château de Ménétreux, unique monument de cette alliance avec une vieille tour grise. Il porte au 1er de la Trémouille, au 4ème d’Autry, au 2ème de Crécy et au 3ème de Ternant. Le mariage eut lieu vers 1547. En 1554 il est requis de faire le service personnel et en 1567 il s’intitule seigneur de Massingy. Les relations de Claude avec les habitants de Ménétreux paraissent avoir été dures et hautaines. Jusque là, le village se contentait de payer les charges consenties ou fixées par les usages locaux. Claude de la Trémouille fit rédiger l’acte de ses droits seigneuriaux et dresser le terrier de son domaine en 1553. Il créa un four banal, se resservant de cuire sa pâte avant tout autre. Le village était tenu de fournir tous les huit ans un manuel déclaratif de tous les héritages du territoire ; outre quoi, les habitants peuvent être imposés à une taille haute et basse, à volonté, payable par une seule main chaque année à la St Barthélémy. Ménétreux payait un double impôt l’un en argent, l’autre en nature. La totalité de l’impôt en argent se décomptait en trois sortes de tailles : la 1ère à volonté, elle parait la même que celle perçue sur chaque feu. La 2ème est dite abonnée, elle fut consentie par les habitants pour l’amortissement de quelques dettes ou par suite d’autres avantages. La 3ème prenait le nom de taille de Talmay à cause de son origine. Tel est l’impôt en argent. L’autre impôt en nature prenait le nom de tierces. On en trouve l’origine sous Hugues le Bézors en 1239. Elles étaient doubles : * La 1ère ou grande tierce dite tierce de Fontenet ou de St Barthélémy s’élevait de 34 gerbes l’une, entièrement au profit de l’abbaye de Fontenet. Mais lors de la création de la cure de Ménétreux, l’abbé contribua à sa dotation en cédant la moitié de son droit en faveur du curé. Toutes les terres anciennement cultivées y étaient soumises. Mais par suite du défrichement des bois d’Eringes sur lesquels Ménétreux avait des droits d’usage, Fontenet céda des terres en compensation. Bientôt ces terres furent partagées et alors la taille de Fontenet fut étendue sur toutes en terres communales de la Montagne. * La petite taille ou petite tierce ne portait que sur la terre cédée par les Pontailler-Talmay et sur celles qui franches ou abonnées avaient changé de nature et étaient mises en labourage. Les seigneurs permirent aussi aux habitants de planter de la vigne en certains endroits moyennant un cens ou abonnement. Claude de la Trémouille ayant rédigé son code féodal et dressé son terrier seigneurial, il lui manquait un château dans le goût et les nécessités de l’époque. C’est à le bâtir qu’il consacra le reste de sa vie. L’emplacement s’imposait à son choix et comme site et comme plan d’honneur du village. Au nord-ouest de l’église existaient de vastes terrains composés d’argile et de sable. Des blocs de rochers de toutes dimensions gisaient en désordre au milieu de leurs couches profondes. Les roches éparses provenaient d’un éboulement du bord supérieur de la montagne dont la crête couronnait ces terrains. Il fallut d’immenses travaux pour établir sur ce plan fortement incliné, l’assiette des nouvelles constructions. Source: Mme Nicole Simon "Morceaux d'histoire de la très ancienne paroisse de Monestériolum"
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