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Famille De Montsaulnin
Comte du Montal
« De gueules à trois léopard
d’or, couronnés à l’antique, l’un
sur l’autre » |
Charles né en 1619 aux Aubues,
décédé en 1696, dit le « héros du Morvan
», 2ème fils d’André de Montsaulnin et de Gabrielle
de Rabutin, petit fils de Claude de Montsaulnin seigneur de Lormes en
1590.
Chevalier, seigneur du Montal, les
Aubues (Lormes), Salle (Gévaudan), baron de Venarey, seigneur d’Islan,
Bazoches, Ménétreux le Pitois, Grésigny en partie,
Dun en partie, Gouloux, Nataloup, les Tapis, les Gaumonts, les Branlasses,
les Avoinières et autres domaines, paroisse de Montsauche, seigneur
de Saint-Brisson.
Louvois assure qu’il n’avait
pas cinquante écus de rentes quand il prit de bonne heure du service
dans l’armée, dans laquelle il montra constamment une grande
bravoure.
Il épouse en 1640 Gabrielle de Solage, puis Cassandre de la Fare.
Attaché au prince de Condé,
il le suivit dans la bonne comme dans la mauvaise fortune. Il est avec
lui en Espagne en 1638, dans le Roussillon en 1639. Capitaine à
21 ans, il guerroie dans le midi trois ans encore, après quoi il
vient sur le Rhin dans l’armée de Turenne où il fut
mêlé à la prise de Fribourg-en- Brisgau, Philippsbourg,
Spire, Worms, Mayence, Landau en 1644.Ayant été promu major
de son régiment, il combattit à Nordlingen et fut nommé
commandant à Philippsbourg. Il devint commandant des armées
du roi, gouverneur des provinces de Hainaut et de Sambre et Meuse.
1661 : acquisition du château
de Venarey de feu Claude de Torcy, par Charles de Montsaulnin
comte de Montal, capitaine des gardes de monseigneur le duc d’Enghien,
colonel, lieutenant général des armées du Roi, Chevalier
de ses ordres, gouverneur de « MontRoyal » Charleroi. Seigneur
aussi de Ménétreux le Pitois en 1675 et de Grésigny
en partie, Boux sous Salmaise en partie, de Tostes, Island, Les Aubues
(Lormes), Salles, Bazoches, St Brisson, Gouloux , Nataloup et tous les
hameaux qui touchent le marquisat de Ménessaire.
Selon son dénombrement du 28
Avril 1664: Charles de Montsaulnin, tient à Venarey un château
en toute justice. On voyait au château de Thostes son portrait et
dans la cour quatre pièces de canon prises sur l’ennemi,
données par Louis XIV. Ces pièces de canon après
bien des péripéties sont maintenant au musée de Semur
en Auxois; Vauban l’appelait « un des héros du Morvan
».
Quand éclata la Fronde
des Princes, il n’eut pas le courage d’abandonner Condé
et il le suivit parmi les espagnols. La défense de Ste Menehould
lui fit un renom de bravoure. On le nomma Maréchal de camp, gouverneur
de Rocroi. Dans l’affaire de Ste Menehould, il avait eu pour adversaire
le jeune Vauban son compatriote, mais au service du roi.
En 1666, au cours de la visite des
communautés par l’intendant Bouchu, il est dit :
« Que la seigneurie de Venarey couvre une demie lieue d’étendue,
qu’il n’y a aucun commerce, aucune rivière, aucun pont
ni passage. Que c’est un pays de montagne et de plaine, que ce n’est
pas un pays forestier, qu’il y croît quelque peu de froment,
le reste en seigle. Il y a quelques vignes dont la plupart sont en dévers
et le reste ne vaut que par la façon. Il y a des prés qui
appartiennent au seigneur et à l’abbaye d’Oigny. Il
y a quarante habitants tant laboureurs, manouvriers que femmes veuves.
Les habitants ne doivent rien en corps de communauté mais beaucoup
en particulier. Il n’y a aucun péage ni octroies ni charge
ordinaire. Il n’y a aucun communaux n’y d’usurpés
n’y d’aliénés. Le revenu de la cure est versé
à l’abbé de Flavigny qui en est le collateur. Le curé
s’acquitte très bien de sa charge. La dixme appartient au
curé, elle vaut 300 boisseaux pour quart froment, conceau, orge
et avoine. »
Après
la paix des Pyrénées en 1659, Charles de Montsaulnin rentra
en France avec Condé, mais il dut payer le prix de sa défection
: il fut rétrogradé au rang de lieutenant-colonel du régiment
de Condé-infanterie. Son ascension vers les dignités allait
reprendre bientôt. Sa bravoure à la prise de Charleroi
par Turenne sur les espagnols lui valut après que la place ait
été fortifiée à la Vauban, d’être
nommé gouverneur de cette ville en 1667. A la prise de Wesel,
au passage du Rhin, il était maréchal de camp. Entre temps,
Charleroi ayant été assiégé par le prince
d’Orange, il revint en hâte au secours de cette place qu’il
délivra. Ce fut à la suite de cette action que Louis XIV
dit :
-« J’ai quatre hommes que mes ennemis respecteront :
Montal, Chamilly, Dufay et Vasco » ce dernier était espagnol
et les trois autres bourguignons.
Il disait également :
-« Je voudrais bien voir Vauban attaquer une place et Montal
la défendre. Mais non, j’en serais bien fâché
car ils y périraient tous deux ».
C’est à l’honneur du caractère morvandiau.
Lieutenant général
du duché de Bourgogne pour l’Auxerrois, l’Auxois
et l’Autunois, à la place du comte de Thil décédé,
il n’allait pas tarder de faire la campagne des Flandres sous
les ordres du prince de Condé. Il s’y couvrit de gloire.
A l’attaque de Seneffe, on l’emporta, la jambe cassée
par un coup de feu, mais pas un fantassin hollandais ne s’échappa
de la place.
L’année suivante, Montal
se démettait de sa lieutenance générale de Bourgogne
et obtenait le commandement de la province de Hainaut. Cependant, lieutenant
général du roi en 1676, il continua à courir de
bataille en bataille. C’est ainsi qu’il participa aux prises
de Condé, Bouchain, Maestrich …. Lorsque Charleroi fut
rendu aux espagnols par le traité de Nimègue en 1678.
Louis XIV lui conféra le gouvernement de Maubeuge et Dinan. Dix
ans après, il obtenait celui de Mont-Royal et en 1690 le Collier
des Ordres du Roi. C’est lors du serment qu’il était
d’usage de prêter en la circonstance que Louis XIV, entendant
le rude soldat s’embrouiller dans sa lecture, lui cria :
-« Vous ne seriez pas si embarrassé dans une tranchée
».
Dans les années qui suivirent,
Charles de Montsaulnin alla de nouveau dans les Pays-Bas, sous les ordres
du Dauphin et du maréchal de Luxembourg. Aussi quand le bruit
se répandit d’une promotion de maréchaux de France,
la rumeur publique désigna en première ligne le comte
de Montal. La promotion eut lieu, le roi ne sut pas oublier qu’il
avait déserté jadis. Le brave soldat fut oublié.
De Montal à la première occasion se chargea lui-même
d’exprimer son mécontentement :
-« Votre majesté dit-il, m’a fait beaucoup de
grâces au-dessus de mon mérite et de ma naissance, surtout
quand vous m’avez fait chevalier de vos ordres. Ces bontés
là, Sire, m’avaient élevé le cœur et
m’avaient mis en droit d’espérer que votre Majesté
ne m’oublierait pas dans une promotion de ses maréchaux
de France. Je vois avec une douleur mortelle que je m’étais
trop flatté et je souhaite tous les jours de ma vie que le coup
que j’ai reçu à Steenkerke dans le cordon de mon
chapeau, dont votre Majesté m’a parlé plus d’une
fois n’ait pas été deux doigts plus bas. Je serais
mort glorieux et je n’aurais jamais eu lieu de croire que les
bontés de votre Majesté me puissent manquer ».
Le roi l’écouta avec beaucoup de patience et lui dit avec
beaucoup de bonté :
-« Calmez votre douleur Montal, je vous aime et vous estime.
Ne désespérez point de votre fortune ».
De Montal, déjà vieillard,
fut chargé de défendre la Flandre maritime avec une armée
de 25.000 hommes, dont il était le chef absolu. Il s’empara
de Dixmude après deux jours d’attaque, fit 6.000 prisonniers.
Ce fut son dernier fait d’armes. Le 28 septembre 1696, il mourut
à Dunkerque à l’âge de 76 ans, avec le titre
de lieutenant général avant d’avoir pu recevoir
le bâton de maréchal qui lui était destiné.
Son corps fut ramené à St Brisson et fut inhumé
dans le chœur de l’église.
D’après St Simon, qui
le présente comme un grand vieillard borgne couvert de coups...
Charles de Montsaulnin de Montal, surnommé le « Héros
du Morvan » par Vauban, et le brave Montal par ses contemporains,
avait une taille élevée, un air martial et tout à
fait vénérable, un beau visage, avec un œil crevé
à la guerre qui ne le défigurait point. C’était
un homme plein d’honneur et de fidélité, vif, ardent
mais toutefois sage et bon homme de guerre, qui rarement ne trouvait
rien d’impossible. Il s’était acquit un grand respect
des troupes et beaucoup de considérations dans le monde où
il avait des ennemis de la première volée.
Le registre des inhumations paroissiales
est ainsi libellé :
-« Le 18 octobre 1696, inhumation du corps de M. Charles de Montsaulnin,
comte de Montal, seigneur de St Brisson, mort à Dunkerque le
28 septembre avec les sacrements ayant demandé que son corps
fut rapporté à St Brisson et enterré dans l’église.
»Furent présents : M. L’Abbé de Druys, MM.
Du Chapitre de Saulieu, les curés du voisinage.
D’après les archives
paroissiales, ses cendres auraient été jetées au
vent en 1793 par les révolutionnaires
Dans l’église de St
Brisson, une plaque de cuivre gravée et clouée sur la
boiserie, côté de l’évangile, porte cette
inscription :
-« L’An Mil Six Cent Quatre Vingt, le chœur de
cette église de St Brisson, a été bâti par
l’ordre et aux frais de haut et puissant seigneur Messire Charles
de Montsaulnin, Chevalier, Comte de Montal, Baron de Venarey et Ménétreux,
Seigneur dudit St Brisson, Dun les Places, Salles en Gévaudan
et autres lieux, lieutenant général des armées
du Roy, gouverneur pour sa majesté de Maubeuge et ses dépendances
»
Au
moins 4 enfants sont nés de son mariage avec Gabrielle de Solage.
- François tué en Flandres en 1672 qui
laissera un fils qui sera page du Roi et ensuite mousquetaire,
- François Ignace, abbé de Rigny puis
capitaine de cavalerie tué à Landau en 1691,
- Cassandre qui épousera François Eustache
Marion de Druy, avocat général au Parlement de Paris,
et
- Louis de Montsaulnin marquis du Montal, mestre de
camp d’un régiment de cavalerie, et capitaine en celui
du Dauphin, né en 1648, décédé en 1686,
Seigneur de Ménétreux le Pitois, Venarey et autres lieux,
(Comme cadeau de mariage son père lui donna par contrat les seigneuries
de Venarey et de Ménetreux), baron de Courcelles les Semur aussi
par son mariage en 1678 avec la plus illustre héritière
de Bourgogne : Marguerite Henriette de Saulx Tavannes, dame de Courcelles-
les Semur, décédée à Luzy en 1733. Henriette
apportait à son mari la baronnie de Courcelles les Semur à
elle constituée en dot par sa mère Gabrielle Barault,
veuve de Noël de Saulx, marquis de Tavannes et baron de Lamarche,
St Julien et Brochon. La comtesse de Saulx -Tavannes donnait également
aux époux les terres et seigneuries de Bonnencontre et Broin
La reprise de ces différentes
terres eut lieu en 1679, 1681 et 1682
Au moins 6 enfants naitront de ce
mariage :
Charles Louis, marquis du Montal,
baron de Courcelle, (les Semur) d’Islan et de Thôstes, décédé
en 1681, maréchal de camps, lieutenant général
et gouverneur de Guise, auxiliaire de Villars à la bataille de
Denain, colonel d’infanterie au régiment de Poitou, Chevalier
des Ordres et élu de la noblesse en 1733 époux de Anne-Marie
de Colbert – Villacerf. 3 enfants :
- Marie-Geneviève épouse de Antoine du
Bois marquis de la Rochette,
- Charles décédé enfant en 1719
et
- Marguerite Anne Marie. Elle épousa Charles
Paul, Marquis de La Rivière, vicomte de Tonnerre et de Quincy,
né en 1705, décédé très regretté
en 1778, seigneur aussi de Ménétreux le Pitois, Thostes,
Gouloux, St Brisson, Bonnencontre, et autres lieux par son mariage.
Il eut encore la baronnie de Courcelles (les Semur) En 1760, il réunit
la justice de Gouloux à celle de St Brisson érigée
en baillage. En 1767 ils sont parrain et marraine d’une cloche
s’appelant « Anne-Marie » pesant 930 livres, dans
l’église de St Brisson. Elle sera fondue en 1886. En 1759
: Anne-Marie, dame de Ménetreux, passe bail pour la moitié
du domaine comme héritière universelle par testament de
Charlotte de Montsaulnin, marquise de Brun, sa tante et pour l’autre
moitié comme héritière bénéficiaire
testamentaire de Charles Louis son père, lieutenant général
et gouverneur de Guise. Les deux époux vendirent Ménetreux
le 1er mars 1764 à Monsieur de Vichy pour la somme de 79.200
livres et se retirèrent au château de Thostes où
le Comte de la Rivière fut longtemps paralysé de la moitié
du corps et où il mourrut très regretté en 1788.
Ils auront 3 enfants :
Charles Gabriel, seigneur de St Brisson, vicomte de
la Rivière, Gouloux, Palmaroux et autres lieux, capitaine de
gendarmerie et brigadier des armées du roi époux de Marguerite
Chevalier de Montguéron, mort à Paris en 1793. Il laissait
un fils Henri de la Rivière qui fut élu au tribunal en
1795 et député en 1817. Il vendit Quincy à Monsieur
de Buffon. Sa postérité vit encore.
Paul Louis, capitaine de cavalerie au régiment
de Marcillac, prit possession de la seigneurie de Ménetreux en
vertu de la transaction passée entre lui et son frère
Charles Louis, légataire universel de Charles de Montsaulnin
et de Gabrielle de Solage, ses aieux. Ce domaine lui coûta 61.000
livres destinées à « parfournir la légitime
» de Charles Louis. A son décès en 1744 le domaine
retourna entre les mains de son frère qui reprit de fief en 1745.
Ferdinande, naîtra aussi de ce mariage. Cousine
du marquis Henri de Mirbel, descendant d’une branche des Tavannes
et filleul de la princesse de Condé, elle défrayera les
chroniques amoureuses de son époque en ayant une aventure tumultueuse
avec son dit cousin :
-« Tavannes-Mirbel enlève sa cousine en 1732 et fuit avec
elle en Lorraine à Sarrebruck. Colère implacable de Charles
de Montsaulnin. Entrevue à Dole entre Tavannes-Mirbel et Agathange
Ferdinand de Brun, beau-frère de Ferdinande. Ferdinande se rend
à Paris, elle sera enfermée aux Madelonnettes de la Flèche,
lui condamné à mort. Il fuit. Nouvelle entrevue, cette
fois avec le père, le séducteur obtint sa grâce.
Ferdinande refuse de l’épouser, il meurt en 1747. »
Marie Nicole, religieuse Bénédictine
à Poulangis (Langres),
Louise, religieuse Ursuline à Semur (en Auxois).
Charlotte Françoise, née en 1744, chanoinesse
de Neuville en Bresse, décédée en 1799 ainsi que
Jeanne Françoise, qui fut recommandée
par son frère à Gueneau de Montbéliard pour lui
faire épouser un gentilhomme titré, ayant 40 ans et au
moins 25.000 livres de rentes. Elle fut mariée au président
de Moroges
1768 : François Pierre de Roux Deagent, seigneur de Moroges,
chevalier d’honneur au Parlement de Grenoble, épousa en
1765 Jeanne Françoise de la Rivière et vendra peu après
la seigneurie de Venarey à Henri de Bataille.
Source:
Mme Nicole Simon "Morceaux d'histoire de la très ancienne
paroisse de Monestériolum"
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